février, 2014

Appel d’urgence

Appel d'urgence Fantastique ? Oui bien sûr, ce n’est pas pour rien que  » Miracle mile » (en France « Appel d’urgence »I a été projeté à Avoriaz. Pourtant, on part d’une réalité quotidienne très ordinaire, qui va être bouleversée par un évènement imprévisible. L’idée est absolument géniale : un quidam s’apprête à téléphoner d’une cabine publique, à Los Angeles, la sonnerie retentit, il décroche, une voix affolée lui annonce que la guerre nucléaire vient d’être déclenchée. Dans 75 minutes, les missiles détruiront la ville. Il faut se résoudre à l’évidence : ce n’est ni un canular ni un cauchemar. Plutôt le début d’un hallucinant suspense : de minute en minute, se précise la terrifiante menace de l’Apocalypse. Il faut fuir, s’éloigner le plus possible. Mais où ? . Comment ? Avec qui ? L’étude clinique d’une panique est toujours passionnante. En outre, l’intérêt du film de Steve de Jarnatt c’est que, paradoxe, il n’est jamais « téléphoné » ! Si nous savons d’emblée de quoi il s’agit, nous aurons le loisir de contempler les réactions et les comportements dans une situation aussi exceptionnelle. Et le dénouement lui-même nous laisse pantois…

Bienvenue au paradis

Bienvenue au paradisAttention, ne pas confondre avec le grand spectacle historique d’Alan Parker actuellement sur tous les écrans. Ce « Bienvenue au paradis »-ci est un film d’Alan Rudolph, « Made in heaven », qui fut projeté au Festival d’Avoriaz 1988. Mike (Timothy Hutton) a perdu en trois jours sa petite amie, son travail et… la vie. Dans l’au-delà, il rencontre la ravissante Annie (Kelly McGillis). Les tourtereaux se préparent à passer l’éternité ensemble, mais l’administration du ciel a d’autres projets pour Annie, qui est envoyée sur terre sous une autre identité. Mike, dans tous ses états, obtient l’autorisation de redescendre lui aussi. Difficulté pour corser le jeu: ils auront, l’un et l’autre, tout oublié de ce qu’ils ont vécu. Deuxième chance, ou piège métaphysique ? Comme toujours chez Alan Rudolph, les destins se séparent, s’entrecroisent, se retrouvent, c’est du fantastique soft comme l’adorent les Américains, une réflexion sentimentale sur le temps qui passe.

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Nouvelle vague

Voila ce qui arrive quand on veut trop créer l’évènement, que lorsque dans la fureur cannoise, un cinéaste joue au mystérieux et que sa vedette principale se prend pour un matador, les médias embrayent dans la rubrique « people » et on ne regarde plus le film qui ne trouve plus le public qu’il méritait. Car « Nouvelle Vague » est un des plus intéressants Godard qu’il nous ait été donné de voir depuis longtemps. Un film déroutant sans être déconstruit. Et un rôle ambitieux pour Delon ! Un homme se noie sous les yeux de sa femme qui… Et puis, non ! Plutôt que de raconter le sujet du film qui est d’une simplicité dérisoire, mieux vaut laisser la parole à Jean-Luc Godard qui présente son film ainsi : « Un homme est sauvé de la chute par une femme. La même femme est sauvée de la chute par un autre homme. Mais la femme découvre que l’autre homme est le même que le premier. » Avec son style à la fois incisif et intellectuel, Godard construit autour de Delon une réflexion sur l’individu et le couple tout à fait fascinante.

Winter people

Winter peopleVoici un film intense, puissant, émouvant, prenant, et surtout remarquablement interprété par ses deux vedettes, Russell et McGillis. Un étranger tombe amoureux d’une jeune femme impliquée dans une guerre entre deux familles montagnardes qui se haïssent depuis toujours. Une de ces vendettas qui ne s’achèvent qu’avec la mort du dernier membre des deux familles:.. Parviendra-t-il à se faire accepter et se tenir loin des querelles de clans ? Adapté d’un roman de John Erle, « Winter people » se situe durant la grande dépression de 1930, dans le sud des Appalaches : un monde montagnard, primitif et stoïque, qui vit replié sur lui-même avec ses propres règles. Mais, au-delà d’une description des mentalités et de la vie de ce coin sauvage des Etats-Unis, « Winter people » est d’abord une histoire d’amour et une belle fable dont la morale serait : l’amour vient à bout de toutes les intolérances.

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