Un héros comme tant d’autres

Un héros comme tant d'autres  Oublié, le Vietnam ? D’un bout à l’autre des Etats-Unis, les « vétérans » (les anciens combattants) en gardent les séquelles, physiques et mentales. Ici, dons sa bourgade perdue du Kentucky, il y en a un qui broie du noir, c’est Emmett. Sa nièce Samantha, que tout le monde appelle Sam, a dix-sept ans et n’a jamais connu son père, mort là-bas dans les rizières. Personne ne veut lui en parler, mais Sam veut savoir. Gentiment, elle asticote Emmett qui, solitaire et ombrageux, élude toutes ses questions : personne ne pourrais comprendre I Sam insiste. Larguant son petit copain, elle fréquente assidûment les « vétérans » du patelin. Têtue, obstinée, émouvante. Jusqu’au jour où… Emmett craque ! L’émotion coule à flots. Sam, c’est Emily Lloyd, la petite Anglaise à l’eternel chewing-gum révélée par « Too much » et dont le charme « nature » résiste crânement aux grosses machines yankees. Emmett, c’est le sympathique Bruce Willis, qui arbore ici de superbes bacchantes. Certes, on est aussi loin de la révolte de Tom Cruise dans « Né un 4 juillet » que de la contestation de Michael J. Fox dans « Outrages ». C’est une autre voix, un autre ton, dans le grand concert que donne le cinéma hollywoodien sur le thème du Vietnam : la réconciliation nationale dans les torrents de larmes a ici le mot de la fin.

Burning secret

Burning secret Ce Birkin-là est le frère de Jane et le remarquable scénariste du « Nom de la rose ». Il se prénomme Andrew et réalise ici son premier long métrage « Burning secret », adapté d’une nouvelle de Stefan Sweig « Brûlant secret », raconte comment, dans la Vienne de 1919, l’épouse d’un diplomate américain, venue soigner l’asthme de son jeune fils de douze ans, tombe sous le charme d’un aristocrate autrichien qui s’occupe de l’enfant pour mieux séduire la mère. Andrew Birkin filme, à travers le regard d’un enfant, les mensonges et trahisons du monde adulte. Croyant qu’on s’intéresse vraiment à lui, l’enfant découvre et comprend qu’il a été manipulé et s’enfuit dans la nuit… « Burning secret » est un film d’une rare intelligence et d’une fantastique sensibilité. Au-delà de la reconstitution soignée de l’Autriche d’après la Première Guerre mondiale, Andrew Birkin a su trouver les émotions et surtout les comédiens justes ! Faye Dunaway en élégante et fibre Américaine apporte sa beauté fragile à ce personnage de femme et de mère. Et l’Autrichien Klaus Maria Brandauer, qui fut un inoubliable « Mephisto », incarne un séducteur charmeur, subtil mais cruel. Un film très actuel dans son approche des relations enfants-adultes.

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