Maman & Nous ne sommes pas des anges

Chaque film de Romain Goupil est un petit événement : « Mourir à trente ans », « La java des ombres », « Maman »… Maman, c’est Anémone, dans un personnage à la fois délirant et attachant, comme elle en a le secret. Elle sort de prison et n’a de cesse que de récupérer ses gosses et ceux de sa meilleure copine, toujours en détention. Elle doit ensuite trouver de l’argent pour partir loin. Car elle a un rêve : partir loin. Avec la complicité de ses enfants, elle va monter un casse audacieux. Romain Goupil, sous couvert de comédie policière, s’offre une chronique, vive et insolente, du monde contemporain. Et il fait aussi de son film un véhicule pour Anémone qui, entre coups de cœur et coups de gueule, assume, avec une belle santé, son personnage de Lulu : ses délires, ses blessures, ses rêves. Sensible et violente, elle entre et se distille avec maestria dans l’univers de Romain Goupil : un petit monde de femmes, fait de grandes errances et de petites cavales, de grands rêves et de petites déceptions. La vie quoi ! Et elle est entourée d’une poignée de gosses étonnants de naturel et de malice.

Nous ne sommes pas des anges

Nous ne sommes pas des angesOn ne peut pas dire que c’est la première fois que Robert De Niro porte la soutane, puisqu’il l’avait déjà dans « Sanglantes confessions », mais c’est la première fois que l’on découvre un De Niro aussi léger, spontané, facétieux, jubilant et souriant. Avec Sean Penn qui, lui aussi pour une fois, décrispe ses mâchoires, ils incarnent deux bagnards en cavale, se déguisant en prêtres et obligés d’assumer leur sacerdoce. Ne connaissant rien à la religion, les deux lascars sont obligés d’improviser à chaque instant. S’inspirant très librement d’un classique du théâtre comique, «La cuisine des anges » (qui avait déjà inspiré un film avec Humphrey Bogart dans les années 50), le dramaturge-scénariste-réalisateur David Mamet (à qui l’on doit la réalisation de l’étonnant» Engrenage » et le scénario des « Incorruptibles ») a écrit une comédie jouant sur la succession de gags et de situations inextricables, mais aussi sur le quiproquo et le burlesque. Et Neil Jordan (le réalisateur de « Mona Lisa ») trouve parfaitement le rythme qui convient pour mettre en folie ce petit village canadien de pêcheurs OÙ les deux fuyards trouvent refuge et revêtent la soutane. Un des grands atouts de ce film est la visible bonne entente qui règne entre les deux stars.

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